« Et si le ministre de l’éducation nationale arrêtait la télé et se mettait réellement au travail. »
La FSU 68 relève un fossé entre les affirmations péremptoires de notre ministre et la réalité des personnels dans notre département.
En effet, après 1 semaine de fermeture des établissements scolaires, force est de constater que les consignes sont à géométrie variable et les moyens mis à disposition des enseignants sont soit sous dimensionnés soit inexistants.
Dans le 1er degré, certain.e.s inspecteurs ou inspectrices ont pris l’initiative malheureuse de réunir les personnels.
Les outils sont inexistants, et c’est bien l’extraordinaire dévouement des personnels qui permet de faire le lien avec les élèves.
La messagerie professionnelle est sous- dimensionnée pour répondre aux besoins.
Les listes de diffusion nécessaires pour communiquer vers les familles sont à créer de toute pièce.
Alors que le rectorat a la possibilité de créer ces listes, nous ne comprenons pas que les directeurs.trices ne soient pas informé.es de cette fonctionnalité qui leur faciliterait grandement la tâche.
Les directeurs.trices sont submergé.es de travail tant la semaine que le week-end, les trois derniers ayant été consacrés à prévenir les familles, les recenser...
De plus, les courriers électroniques des écoles sont pris d’assaut par diverses entreprises privées cherchant un quelconque bénéfice à tirer de cette situation ! Quelle indécence !
Quant à l’accueil des enfants des familles de soignants, là encore, l’organisation dans l’urgence se fait au détriment de la santé des enseignants volontaires, des enfants et donc de leurs familles. Selon les médecins, ces enfants ne doivent pas être à moins d’un mètre les uns des autres et le nettoyage des locaux doit être régulier tout au long de la journée. Est-ce que cela est garanti ?
Pour ce qui concerne le volontariat ! Alors que les réunions au ministère le réaffirment le contraire, certains IEN continuent à mettre la pression aux enseignants, leur demandant de trouver un mode de garde pour leurs propres enfants, en demandant de rédiger un mail de refus ou encore en enjoignant les directeurs.trices n’ayant pas de personnels pour leur école d’appeler eux même les parents pour le leur dire !
Dans le 2nd degré l’autonomie des établissements conduit à des appréciations disparates de la situation.
Les réunions convoquées la semaine passée ne doivent pas se renouveler.
Concernant l’environnement numérique de travail : Mon Bureau Numérique s’avère- de l’aveu même du prestataire- sous dimensionné.
Depuis lundi 16 mars, enseignants et élèves ne peuvent se connecter alors que le Ministre annonce que tout se passe bien !
Nous constatons aussi que nos élèves sont peu ou mal équipés en outils informatiques et/ou en connexions internet.
Les codes d’accès ne sont trop souvent plus en possession des familles.
Nous constatons également que la réalisation du travail donné est très inégale selon les familles, l’écart allant de "tout est fait" à "je dois travailler et suis dans l’impossibilité de faire faire le travail scolaire à mes enfants".
Les inégalités sociales vont se creuser dans cet épisode "covid 19".
Enfin, d’une façon générale, on ne peut que regretter l’absence de cadrage clair quant à cette exigence de continuité pédagogique.
Enseigner à distance, ça ne s’improvise pas !
Il aurait fallu des consignes claires pour un meilleur étalement dans le temps du travail à faire, et une quantité raisonnable de travail.
La FSU estime que parler de continuité pédagogique est un vrai mensonge ! En effet, un apprentissage ne peut se faire à distance. Il est évident que les professeurs devront tout reprendre une fois la rentrée des classes annoncée.
Communiqué de presse FSU, Mulhouse, le 17 mars 2020